Le nombre de degrés de liberté d'un modèle est souvent supérieur à celui
de la réalité.
Par exemple, les courants marins sont supposés géostrophique hormis à l'équateur.
Cette hypothèse d'équilibre entre gradient de pression et force de Coriolis
dans les équations de Navier-Stokes permet d'obtenir une relation directe
entre courant géostrophique et dérivée au premier ordre de la hauteur de mer.
Ces propriétés d'équilibre peuvent être considérées comme des contraintes
gênantes au problème d'analyse et être a posteriori appliquées brutalement.
Un autre point de vue est de considérer qu'il existe des propriétés
statistiques qui lient les différentes variables du modèle. S'il existe
des relations d'équilibre entre les différentes variables du modèle, il doit donc
y avoir aussi des relations d'équilibre linéarisés dans la matrice de
covariances d'erreur d'ébauche. Ces équilibres sont très intéressants
car ils permettent d'apporter des informations sur toutes les variables
en équilibre avec celle observée. Ainsi, par exemple, les mesures
de température en océanographie permettent de corriger la salinité.
Combiné avec le lissage spatial des informations, les propriétés
d'équilibre peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de l'analyse.
Une mesure de température propagée autour du point d'observation peut
modifier, en plus de la température, la salinité, la hauteur de mer et
les courants. C'est-à-dire toutes les variables utilisées dans
un modèle océanique. L'amplitude de toutes ces modifications dépendra
de l'estimation de la corrélation entre deux variables différentes et
des variances d'erreur de ces variables.
Nicolas Daget
2007-11-16